Né à St-Anaclet le 23 février 1883, Joseph-Émile Bélanger est le fils de Pierre-Germain-Ulger (Eucher) Bélanger (né vers 1854) et de Marie Heppell (née le 30 avril 1868). Il passe son enfance à St-Anaclet. Le 23 octobre 1893, il obtient de la Couronne, par billet de location, la concession du lot numéro 16 du rang 5 Canton Macpès. Huit ans plus tard, plus précisément le 22 août 1901, il obtient les lettres patentes de son lot et s'y installe seul pour quelques années.

Émile épouse Marie-Eugénie Gagné (née le 26 décembre 1886) à St-Anaclet le 13 juillet 1909. Elle est la fille de Adhémar-Auguste Gagné et de Philomène Côté. De ce mariage naissent 11 enfants, 7 garçons et 4 filles: Josaphat le 22 mai 1910 (Berthe Lepage); Martial le 26 juillet 1912; Adhémar le 20 avril 1914 (Lucia Vignola); Maurice le 2 mai 1916 (Gilberte Thibeault); Gabrielle le 10 juin 1918 (Léopold Lepage); Adéodat le 23 avril 1920 (Véronique Gosselin); Roland le 11 juin 1922 (Irène Gagné); Alphonse le 11 novembre 1925; Jeanne d'Arc le 27 novembre 1926 (Joseph Banville); Anita le 9 mars 1929 (Léo Vignola) et Lucienne le 5 août 1931 (Paul-Émile Proulx). Roland et Lucienne demeurent toujours à St-Narcisse tandis que Jeanne d'Arc et Anita habitent la région de Montréal.

Défricheur du début du 20e siècle, en plus de sa terre, Émile cultive le lot voisin à l'est qui porte le numéro 15b qu'il cède plus tard à son fils Roland. Son épouse Marie-Eugénie décède le 28 décembre 1947 à l'âge de 60 ans. Le 23 mai 1952, il cède sa terre à son fils Maurice avec qui il demeure jusqu'à sa mort le 23 juillet 1958 à l'âge de 75 ans 5 mois. À son tour Maurice vend la terre paternelle à Fernand Lavoie le 12 octobre 1960. Roland fait de même avec le lot en 1962, vente faite aussi à Fernand Lavoie. Ce dernier vend ses parts à son fils Bertin en 1991. Présentement, la terre paternelle des Bélanger appartient à Bertin Lavoie et Lise Banville.

Pour ce qui est de la maison paternelle, Laval Thibeault l'acquiert de Fernand Lavoie le 9 février 1961. Il y demeure quelques années avec son épouse Nicole. En 1969, il achète de Adélard Lavoie le terrain du 11 Duchénier où il déménage la maison en 1970.

Homme plutôt timide, Émile consacre sa vie principalement à l'agriculture. Afin d'augmenter ses revenus il passe plusieurs hivers dans "les chantiers" comme charretier. Il s'engage dans sa localité comme conseiller municipal. Il est aussi cantonnier selon le gouvernement en place: Duplessis ou Godbout. Émile est l'homme des chevaux. Il possède, selon ses contemporains, la "meilleure team de chevaux" de l'époque. Il devient même orgueilleux lorsqu'il s'agit de ses bêtes. En plein hiver, malgré des chemins pas très carrossables, il accepte de faire un voyage à Rimouski pour aller chercher un "boiler de moulin" pour un des moulins à scie de la paroisse. La charge à ramener pèse environ 2 000 livres. Seule la "team à Émile" peut transporter un tel poids: normalement il faut 3 "teams" pour ce genre de transport. N'est-ce pas que Émile a raison d'être fier de ses chevaux?