En 1913, un lot de 100 âcres, le #28 du canton Macpès de la paroisse de Ste-Blandine (faisant partie de St-Narcisse par la suite) est acquis par Napoléon Vignola qui y fondera la plus grande famille de St-Narcisse soit 21 enfants. Voici un court résumé de la vie de ce défricheur. Napoléon Vignola, fils de Napoléon Vignola et de Marie Mérilda-Ursule (Émérilda) Gagné, est né à St-Anaclet le 1er mai 1893. C'est le 18 juillet 1916 qu'il épouse sa voisine, Marie-Albertine Poirier (4 février 1901) fille d'Alphonse Poirier et de Marie Adélia Vignola. Le mariage, béni par l'abbé Narcisse Rioux, est célébré à Ste-Blandine. De cette union naissent 21 enfants: 1917: 18 juin, Simone; 1918: 1er juin, Adelme (Cécile Gagnon); 1919: 28 mai, Ernest; 1920: 7 juil. Paul-Hubert; 1921: 10 juil. Jeanne d'Arc (Joseph-Auguste Deschênes); 1922: 20 août Lucia (Adhémar Bélanger); 1923: 6 oct. Fernand (Denise Tessier); 1925: 2 janv. Léo (Anita Bélanger); 1926: 28 fév. Gertrude (Alphonse Gagnon ? Bertrand Gosselin); 1927: 15 mai Gabrielle (Dominique Chénard); 1928: 6 juil. Ermance; 1929: 29 oct. Roger (Monique Lavoie); 1930: 7 déc. Raymond; 1932: 1er nov. Graziella (Joseph Chénard); 1934: 11 avril Marius (Monique Bayeur); 1936: 4 janv. Rollande; 1938: 26 avril Aline (Jean-Guy Roy); 1939: 1er août Régis (Monique Lavoie); 1941: 17 déc. Noël-Yvon (Nicole Lévesque); 1943: 23 janv. Clémence (Benoît Bellavance); 1944: 6 août Marc-André (Normande Métivier).
Comme bagage de départ, le jeune couple n'a que le strict nécessaire: quelques menus articles de ménage et 25 $ qui permettront d'acheter quelques ustensiles et un peu de nourriture. Le bétail comprend 2 vaches, 1 cheval, 2 cochons et 2 moutons.
En 1917, la terre ne suffisant pas, Napoléon s'engage comme bûcheron au lac Coeur. À l'été 1919, il y a 25 arpents de "terre faite" alors, Napoléon loge la grange. À l'automne 1921, il attrape la fièvre typhoïde et est gravement malade pendant 16 jours; il y laisse tous ses cheveux. À l'hiver, un tremblement de terre assèche complètement le puits, l'eau doit être transportée. Au cours de l'été 1922, le feu fait du dommage dans le haut de la maison. En 1930, Napoléon agrandit la maison et ajoute un étage pour loger la famille qui ne cesse de s'agrandir.Travaillant à augmenter la portion de "terre faite", Napoléon échappe un feu d'abattis qui fait des dommages de 2 500 $ à partager à 4 hommes. C'est alors que la décision est prise de former une compagnie pour bâtir un moulin à scie afin de sauver le bois avant qu'il ne meure.
En 1935, la scierie Vignola est en opération. À l'hiver 1936, Napoléon est contracteur de chantier à la "Toburns" et en 1940, il devient "foreman" pour la construction de routes. Il travaille alors pour Louis-Philippe St-Laurent de Luceville dans le 7e rang de St-Narcisse. En 1942, Napoléon et sa famille subissent la guerre, les rations sur les victuailles (25 $ pour une poche de sucre). Mais la confiance règne et il se plaît à répéter: "Dieu ne laisse pas mourir de faim une de ses bêtes, encore moins ses enfants."
En 1943, année de la conscription, Napoléon apporte une grosse amélioration pour la ferme: l'électricité. Sa maison n'était pas seulement un endroit de prédilection pour les quêteux mais aussi, au grand désespoir du curé de la paroisse, elle servait au rassemblement d'amis, de cousins et cousines qui passaient de belles soirées à danser.
En 1960, Napoléon vend la ferme à son fils Adelme et en 1962 il va demeurer à Rimouski où il décède le 12 octobre 1966 à l'âge de 73 ans 7 mois. Son épouse ira le rejoindre le 19 novembre 1969. Tous les deux reposent dans le cimetière de St-Narcisse. La grande maison paternelle du 266 Duchénier est aujourd'hui habitée par "Tante Cécile" (épouse de Adelme) qui y vit avec sa fille Ghislaine.
Source: Napoléon a 100 ans (1993), Albertine a 100 ans (2001)
