Entraînés par l'exemple, d'autres entrepreneurs offrent bientôt le mode d'éclairage révolutionnaire à leurs concitoyens. En 1909, la fonderie Rouleau de Mont-Joli livre de l'électricité produite à l'aide d'une petite turbine. Cependant, tous ces petits réseaux locaux manquent de fiabilité et beaucoup, pourtant connus, disparaîtront avant longtemps. Comme le Bas St-Laurent compte peu de chutes au potentiel suffisant à l'est de la rivière du loup, sauf celles de la rivière Mitis près du village de Price, le financier Jules A. Brillant rassemble en 1922, des notables rimouskois et réunit l'argent pour l'achat des chutes de la Mitis, rachète les installations du Crédit municipal canadien et fonde la Compagnie de Pouvoir du Bas-Saint-Laurent. Puis, vient la grande dépression des années 1930. Les campagnes ne sont pas approvisionnées en électricité et il y a un manque dans l'amélioration de la condition de vie des agriculteurs et le président de l'Union Catholique des Cultivateurs de l'époque, M. Albert Rioux, dans ses mémoires écrit : « Le Québec est d'emblée la province la mieux pourvue de ressources hydrauliques, concédées pour une chanson à des compagnies financées par du capital étranger. Ces puissantes centrales ne desservent que les villes, les villages et les grandes entreprises qui exploitent nos richesses naturelles. Des cultivateurs situés à proximité des plus grandes centrales électriques du monde s'éclairent à la lampe à pétrole, tirent l'eau du puits à la pompe à bras et font le « train » avec les mêmes moyens primitifs de leurs ancêtres ». Suite aux nombreuses pressions exercées, dont plusieurs venaient de l'U.C.C. diocésaine de Rimouski, le gouvernement provincial nomma en 1934 une commission chargée d'étudier le problème. Ses recommandations ne furent cependant pas retenues. Il faudra attendre en 1945 pour voir l'adoption d'une loi instituant un office de l'électrification rurale chargé de distribuer l'énergie électrique par l'entremise des coopératives qui devaient acheter l'électricité des compagnies et la revendre ensuite à leurs membres. Les coopératives se sont aussitôt mises à l'oeuvre en construisant plus de 10 000 milles de lignes. Entre 1945 et 1965, le pourcentage de fermes électrifiées au Québec est passé de 20 % à 97 %. Ce fut une grande victoire qu'on peut attribuer pour beaucoup à l'U.C.C. En terminant, je voudrais qu'on réfléchisse à tous les changements dans la condition de vie des gens pendant le 20e siècle. Toutes les installations dont nous jouissons aujourd'hui ne se sont pas inventées toutes seules et bravo à ceux qui ont travaillé dur pour obtenir peu à peu, une manière de vivre plus agréable pour tous, à la ville et à la campagne. Ces renseignements m'ont été fournis par les Archives de l'Hydro Québec et le volume « Entre la mer et la montagne » de Clément Claveau, Hervé Demers, François Mercier. Il me fait plaisir de vous faire part de ces informations. Bonne lecture.

 

Tante Cécile