Nous sommes en octobre, le temps de la chasse bat son plein dans notre coin de pays; c'est pourquoi on m'a suggéré d'écrire un article sur ce sujet. Je dois cependant avouer que je ne suis pas une experte comme chasseuse. En apprenant l'histoire du Canada, nous avons appris bien jeunes que la chasse (et la pêche) ont été longtemps presque les seuls moyens de survie des peuples autochtones et des premiers colons de notre pays et ça s'est passé longtemps comme ça. Pas question dans ce temps-là de permis de chasse et de permis de port d'armes à feu; l'arbalète, les arcs et les flèches, les collets et bien d'autres trucs faisaient l'affaire et on pouvait ainsi se procurer les protéines nécessaires à la survie des habitants. Avec l'agriculture et l'élevage des animaux de ferme, les coutumes ont changé. Plus besoin de courir les bois pour se procurer de la viande. Cependant, le goût de la chasse restait là. Puis est venu le temps des clubs privés dont pouvaient faire partie les gens plus à l'aise financièrement qui, à chaque année ou presque, pouvaient se procurer cette venaison tant désirée. Probablement qu'est arrivée à ce moment-là l'habitude du braconnage; surtout pendant la crise économique des années '30 et plus. Les gens n'avaient pas de travail ou, s'ils en avaient, étaient si peu rémunérés qu'ils ne pouvaient pas décemment nourrir leur famille. Alors plusieurs tentaient leur chance dans le troupeau du bon Dieu, un chevreuil ou deux, un orignal peut-être, et tant mieux s'ils ne se faisaient pas prendre par le garde-chasse. Les gens étaient pleins d'imagination pour se procurer de la “viande de bois” et plusieurs gardiens s'en sont fait passer sous le nez sans s'en rendre compte. Cependant, il y a eu des excès et certains ont abusé de leurs talents de braconniers et ont payé de fortes amendes; ceux qui n'avaient pas d'argent y ont perdu leur fusil et se sont retrouvés parfois en prison pour expier leur faute. Ayant travaillé moi-même chez un gardien de club, je vous assure que j'en ai entendu des histoires de chasse, de saisie de chevreuil et autres animaux. Aujourd'hui, les gens sont plus à l'aise et peuvent plus facilement profiter de la saison de chasse et abattre de belles bêtes qui leur coûtent parfois beaucoup de gros sous, mais ils en sont bien fiers. Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet, mais comme je ne suis pas une experte en la matière et que l'espace est restreint, je vais terminer en souhaitant de belles prises aux chasseurs et aux chasseuses et bon appétit à ceux et celles qui auront la chance de déguster les bons plats de cette viande cuisinée avec amour.

 

Tante Cécile