C'est aujourd'hui la journée dédiée aux femmes du monde entier et j'aimerais pouvoir les rencontrer toutes pour les encourager à prendre leur place dans la société, à étudier, si elles le peuvent, afin d'être au courant de tous les moyens de faire respecter leurs droits et d'aider leurs concitoyens et concitoyennes à avoir une meilleure qualité de vie. Je pense surtout cette année aux femmes d'Haïti avec leurs nombreux enfants qu'elles ne peuvent nourrir convenablement, aux femmes d'Afrique ou d'Asie qui occupent une place négligeable dans leurs pays et à toutes celles qui n'ont pas encore leur mot à dire dans la direction de leur foyer, de leur municipalité et de la société toute entière. Je pense aussi à nos mères et nos grand-mères qui n'avaient même pas le droit de vote au niveau municipal, provincial et fédéral. En plus, quand elles l'ont obtenu, paraît-il que c'était très mal vu si elles ne votaient pas comme leur homme. Je voudrais aujourd'hui, réfléchir avec vous sur la vie d'un groupe de femmes qui ont œuvré dans le domaine de la santé dans les paroisses nouvellement ouvertes à la colonisation au cours du 20e siècle. Je veux parler des infirmières qui demeuraient dans presque chaque village, dans une petite maison qu'elles convertissaient en dispensaire pour pouvoir fournir à leurs patients les remèdes et les soins nécessaires à leur état de santé. Mais, le gros travail de ces femmes courageuses était surtout d'aller dans les maisons, parfois très éloignées du village, pour les accouchements, soigner les enfants malades, les accidentés, etc, etc... Dans ce temps-là, les gens se rendaient à l'hôpital seulement quand il y avait grande nécessité, ce qui fait que la “garde” avait beaucoup à faire et dans des conditions pas toujours faciles. Été comme hiver, par beau temps ou mauvais temps, en voitures tirées par des chevaux ou par des chiens, en raquettes ou autrement, la “garde” était là et distribuait ses soins, ses médicaments ou ses conseils à qui en avait besoin. J'ai connu plusieurs de ces héroïques personnes. Je vais vous en nommer quelques-unes : Azilda Vignola à Lac-des-Aigles, Camille Dechamplain à Esprit-Saint, Berthe Lévesque et Renée Roy à Trinité-des-Monts, Mme Portugais et Cécile Vignola à St-Marcellin et Marguerite Pelletier à St-Charles-Garnier. Bravo mesdames, nous gardons un bon souvenir de vous. Dans le même domaine, nous nous souvenons aussi avec beaucoup de respect des sages-femmes de nos paroisses qui en plus de leurs travaux personnels ont aidé beaucoup de bébés à naître et secouru plusieurs jeunes mamans. À Saint-Narcisse, des femmes ont joué ce rôle très important; sûrement que quelqu'uns d'entre vous ont vu le jour avec l'aide de femmes remarquables comme mesdames Philémon Lepage, Thomas Vignola, Alphonse Poirier ou Gaudiose Plourde, pour n'en nommer que quelqu'unes. Félicitations à vous toutes, vous étiez de vraies missionnaires. En terminant, je dis “Bonne fête!” à toutes les femmes, jeunes ou plus âgées. Vous avez votre place dans la société, n'ayez pas peur de la prendre.

 

Tante Cécile