Peut-être que plusieurs d'entre vous ont entendu parler des Opérations Dignité et ne savent pas trop comme elles ont commencé et pourquoi. Je vais essayer de vous expliquer cela dans ces quelques lignes. Vers la fin des années 1960 une étude a été mise sur pied dans l'Est du Québec afin de savoir si les paroisses de la région étaient toutes viables et de connaître les ressources de ce coin de pays. C'est alors que nous avons eu droit à beaucoup de réunions animées par des jeunes travailleurs sociaux fraîchement sortis des Universités et par des gens de la région qui avaient à cœur que le travail soit bien fait. Plusieurs soirées d'études et de réunions de cuisine ont été tenues dans les maisons pour étudier la situation. L'équipe qui dirigeait ces études avaient pour nom : le B.A.E.Q. (Le Bureau d'Aménagement de l'Est du Québec). On pourrait presque dire que c'est devenu le bureau de déménagement de l'Est du Québec, car les résultats qui sont sortis de ce travail ont été que : plus de cinquante paroisses de la région allaient disparaître de la carte car on ne pouvait y vivre. Imaginez la réaction des gens devant de pareils résultats! Les fermetures de paroisses commencèrent alors et il y en a eu dix de fermées. La prochaine sur la liste était Sainte-Paule, dans le comté de Matane. Les citoyens du coin n'étaient pas d'accord sur cette décision et leur curé (M. Charles Banville) non plus. C'était en 1970. Ils organisèrent un grand rassemblement à l'église de Sainte-Paule et tous refusèrent d'accepter cette décision du B.A.E.Q. et du gouvernement d'alors. Ce jour-là, ce fut la fondation du mouvement Opération Dignité 1. Probablement que le mot “dignité” voulait montrer la fierté des gens. L'année suivante (1971), ce même phénomène se reproduit et c'est à Esprit-Saint que les gens de la région de Rimouski et Témiscouata, avec le curé Jean-Marc Gendron à leur tête, décidèrent eux aussi qu'ils étaient maîtres chez-eux et que les gouvernements, qui leur avaient permis d'ouvrir de nouvelles et de s'y installer, n'avaient pas le droit de les chasser en laissant derrière eux les résultats de leur dur labeur. Les gens restaient quand même libres de s'en aller ailleurs s'ils le voulaient; plusieurs familles sont parties, mais les autres ont travaillé fort pour rester chez-eux et pour tirer leur épingle du jeu : aménagement forestier, touristique (Portes de l'enfer), artisanat, etc., etc. ... ont été mis en place et depuis 1970, il n'y a pas eu de fermeture obligatoire de paroisse. Un autre mouvement travailler dans la région pour améliorer les conditions de vie des paroisses rurales : Urgence rurale. Félicitations à tous ces gens qui sont fiers de leur région et qui désirent le bonheur de leurs concitoyens. Un beau bonjour à vous tous. Note de Pierret : Humble comme on l'a toujours connue, Tante Cécile ne dit pas qu'elle a participé très activement au mouvement des Opérations Dignité 1 et 11 et qu'avec les membres des “Opérations dignité”, au cours des années '70, elle a parcouru les paroisses rurales du comté. De plus, à la fin des années '80 et au début des années '90, elle a œuvré avec la “Coalition urgence rurale” en s'impliquant cette fois dans la formation des gens des milieux ruraux afin de créer chez eux un sentiment d'appartenance à leur milieu. Par son exemple, son charisme et sa force de persuasion elle veut convaincre la population des régions à l'extérieur des grands centres “qu'il fait bon vivre chez-nous!” Merci Tante Cécile pour tout le temps consacré à l'avancement de nos milieux.

 

Tante Cécile