Ces paroles sont les premiers mots d'un cantique qui était très populaire autrefois. Le mois de Marie était fêté de différentes façons. D'aussi loin que je puisse me souvenir, je me rappelle que ma mère préparait à chaque année, pour le mois de mai un bel autel à Marie dans le coin de la salle de séjour. Nappe brodée, statue de la Vierge et fleurs de papier de soie, de papier crêpé de différentes couleurs, branches de petits «chatons» blancs, rien n'était trop beau. Nous étions émerveillés devant les chrysanthèmes, les oeillets et les roses qu'avait fabriqués notre mère. Elle déposait des bougies que nous allumions pendant la récitation du chapelet le soir après souper. Maman nous chantait de beaux cantiques et nous étions ravis. Les gens du village se rendaient à l'église pour leurs dévotions à Marie. Mais il y avait dans ce temps-là beaucoup de gens qui se réunissaient à l'école du rang ou à la croix du chemin pour le rituel du mois de Marie: chapelet, lecture pieuse et cantiques étaient au programme. Puis la célébration terminée, on en profitait pour faire la «causette» avec les amis. Je connais même des messieurs qui se sont montrés très dévots pendant ce temps-là. Ils profitaient de l'occasion pour se rendre à l'école y rencontrer leur dulcinée et le retour à la maison se faisait très lentement, paraît-il. L'assistance était assez nombreuse au mois de Marie, que ce soit par piété ou par intérêt, on y allait. Les temps ont changé. On ne prie plus de la même façon, mais n'oublions pas que notre mère Marie saura nous écouter si nous nous confions à elle.

Tante Cécile