Comme on s'en doute bien, ce ne devait pas être facile de voyager autrefois et on ne devait le faire que par pure nécessité. Pour les grands voyages, il y avait le train, mais encore fallait-il se rendre à la gare en voiture tirée par un cheval et ça prenait beaucoup de temps. Les promenades au loin se faisaient rares et les gens n'en abusaient pas. Aujourd'hui, avec les automobiles, les autobus, les avions et le train, les gens peuvent se déplacer plus rapidement; Montréal n'est plus au bout du monde et les familles peuvent se réunir plus facilement, même si plusieurs de leurs membres sont parfois très éloignés les uns des autres. J'ai eu la chance dernièrement de faire un beau petit voyage et je veux vous en parler, ne serait-ce que pour partager avec vous ce que j'ai vu. Nous sommes partis par un temps brumeux et maussade qui nous a accompagnés jusqu'à Matane. Beau départ, n'est-ce pas pour faire le tour de la Gaspésie? Puis les nuages se sont dissipés et, à Cap Chat, le soleil était avec nous et ne nous a pas laissé pour le reste du voyage. Nous en profitons pour visiter le parc aux éoliennes. Quel magnifique travail ont fait tous les savants ingénieurs qui y ont travaillé! Continuant vers Gaspé, en longeant le fleuve, nous constatons que le vent se mettant de la partie, la houle et ses nombreux moutons blancs nous donnent à imaginer la force de l'eau du St-Laurent pendant les tempêtes. La beauté du panorama fluvial est impressionnant et le nom de chaque village est charmeur à nos oreilles. Il y a Sainte-Anne et son ami Saint-Joachim, les rivières à Martre, ou à Claude, Marsoui et les monts Saint-Pierre et Louis, l'Anse pleureuse, Gros morne ou Cloridorme, avant d'atteindre la Grande et Petite Vallée en passant par les Madeleine et Pointe Frégate, nous arrivons à Rivière-au-Renard et Pointe Navarre et nous voilà à Gaspé. Le lendemain c'est la visite d'une partie du parc Forillon avec concert gratuit de mouettes et de goélands que des phoques écoutent en se prélassant dans les eaux de la baie de Gaspé. Nous longeons toujours la côte et avons une vue magnifique. Les petits villages et leurs jolies maisonnettes sont des sujets à cartes postales. Percé et son illustre rocher, l'Île Bonaventure et ses fous de Bassan en quantité, Barachois ou l'Anse à Beaufils, que de merveilles naturelles ne peut-on voir en faisant le tour de notre Gaspésie? Elle est tout près de chez-nous et nous ne la connaissons guère. Et le musée acadien de Bonaventure nous raconte les détails de l'histoire de ces braves gens chassés de leur patrie avec tous les malheurs que cela a dû leur apporter. Un peu plus loin, nous faisons une halte à la réserve Mic-Mac de Maria et admirons leur magnifique église construite en forme de tente (tipi) Nous montons à la cime du Mont Saint-Joseph qui surplombe Carleton. De là-haut, nous pouvons admirer la Baie des Chaleurs et plusieurs villages des alentours. À Nouvelle, nous prenons la route de Miguasha et son musée qui nous ramène des milliers d'années en arrière en nous montrant des fossiles d'êtres vivants et de plantes très biens conservées. Un vrai cours d'histoire et de géographie que ce voyage! Nous revenons par la Vallée de la Matapédia et sa féerie de couleurs, avec le soleil toujours de la partie. Cinq magnifiques journées commencées dans la pluie, mais combien belles ensuite! La nature est si belle qu'il faut prendre la peine de l'admirer et de rendre grâce au Créateur pour tant de merveilles. Je souhaite à tous ceux et celles qui n'ont pu le faire à date de pouvoir visiter un jour cette partie de notre beau pays et je leur dis : Bon voyage!

 

Tante Cécile