NDLR : Les textes que vous retrouverez sous cette rubrique en novembre et en décembre ont été rédigés par Tante Cécile à l'automne 1994. Ils ont été conçus à partir de mots choisis par les personnes qui fréquentaient le Centre de Jour de Saint-Narcisse à cette époque. C'est pourquoi, vous reconnaîtrez le nom de la très grande majorité de ces personnes de notre milieu et des environs.

Le 5 mars à St-Y-Z, un groupe de gais lurons de la paroisse a organisé une petite sauterie à l'occasion de la fête de Gilberte. Comme il faisait beau temps et qu'Adéodat avait le goût de danser, Roger demanda à Baptiste si on pouvait se servir de sa maison. Firmin s'occupa de trouver la musique; il trouva un bon violoneux et Alphéda a accepté de l'accompagner à la guitare. Après le souper, Armandine dit à son mari de mettre la table dehors afin d'avoir plus de place, et voilà Jean Rioux avec son gramophone tout neuf. Ça promet pour une belle soirée parce que Rose va certainement chanter et on va pouvoir faire giguer Simone. En attendant que tous soient arrivés, grand-mère fait du sucre à la crème et comme par hasard, on trouve une cruche de bagosse sous l'escalier. Tout est prêt, on entend au loin arriver de magnifiques chevaux tirant des carrioles garnies de chaudes peaux de moutons. Des personnes reflétant la joie de vivre avec des joues rougies par l'air froid nous saluent. Chacun et chacune prennent place. On voit même un couple « flirter » dans un coin. Anita s'est fait un nouveau chum! Le plancher est propre, la musique entraînante, les gens s'avancent et en avant tout le monde pour un quadrille. «Et swing la baquesse dans le fond de la boîte à bois». C'est Marcel qui « call », pis lui, quand il prend le crachoir, il ne le lâche pas de sitôt !!! Le quadrille est fini, on est essoufflé. Marie-Ange nous raconte une histoire et comme elle finit, monsieur le curé arrive en pensant prendre tout ce beau monde à danser. Mais non, tout le monde a du plaisir, il n'y a pas de chicane, on rit. Mémère nous passe du sucre à la crème, les hommes cachent leurs verres de ... et Madeleine nous propose de faire le jeu de l'écuelle. Tout est dans l'ordre, monsieur le curé s'en va et l'on reprend à danser de plus belle. Ah! La belle soirée, on en gardera un très bon souvenir.

 

Tante Cécile