Les paroissiens de Saint-Narcisse du troisième âge se rappellent certainement qu’il était engagé dans sa communauté, pour les plus jeunes ils ont probablement le souvenir du concierge d’école aux grosses lunettes ; finalement peut-être a-t-on un souvenir assez vague de ce farouche travailleur. Raconter sommairement ce qui a marqué sa vie tout en respectant l’homme et son œuvre commande à la fois objectivité et loyauté.

Maurice est le 5ième enfant d’une famille de 10 . Son père François , à qui le mausolée est dédié, est décédé à l’âge de 37 ans; Maurice avait à peine 7 ans. Il est devenu orphelin de sa mère Archange Chassé à 23 ans. Comme il était le plus âgé encore à la maison, on lui léga le bien paternel.

Il épousa Blanche Vignola, fille de Thomas Vignola et de Alma Leclerc ; de cette union naquirent 6 enfants : Georges, Jean-Louis, Françoise, Lisette, Marguerite et Gaston; ces 2 derniers étant décédés en bas âge.

Le bien familial dont il hérita se trouvait le lot longeant la route de l’Église sur lequel une bonne partie du village actuel est construit. Cette terre plus ou moins propice à l’agriculture lui permit d’élever convenablement sa famille grâce à sa proximité des services mais et surtout en raison du fait qu’il était très vaillant et ne refusait aucune opportunité extra agriculture pour apporter le revenu nécessaire au bien être des siens. Et, pour reprendre son expression, il dira sans gêne : «si cette ferme avait été loin dans la paroisse, je n’aurais jamais arrivé. » Précisons ici que les produits de la ferme étaient vendus au détail aux villageois ( lait à la pinte, légumes, œufs ) ce qui générait des revenus plus élevés mais aussi et surtout beaucoup plus de travail ce sur quoi, il fut très bien secondé par son épouse.

Mais là ne s’arrête pas ce que cet homme fut pour sa communauté. Monsieur Brillant, comme disait les Narcissois quand ils parlaient de lui, a été très présent et actif au sein de sa paroisse. Il a été à la fois, administrateur à la coopérative de travail ( gestionnaire d’un bulldozer pour l’amélioration des fermes), commissaire de crédit à sa caisse populaire, commissaire d’école pour, par la suite, devenir président; c’est durant ce temps que furent érigées les écoles actuelles de Saint-Narcisse; marguiller à la fabrique, échevin et enfin sacristain et concierge (tâches effectuées conjointement avec sa fille Lisette) pour terminer sa carrière active.

Nous croyons assez juste de dire que Maurice n’était pas l’homme aux grandes déclarations, il était bien plus un homme d’action. Il était une personne pour qui la justice et le respect d’autrui étaient une priorité. Il n’a jamais compté son temps, de plus il était très exigeant dans l’exécution du travail. Dans des termes plus imagés: Il n’a jamais ménagé sa monture. Nous pouvons conclure qu’il fut un leader pour sa communauté, et il est bon de se le rappeler …