Si l’année 2014 marque le centenaire de la déclaration de la première guerre mondiale 1914–1918 et celui du naufrage de l’Empress of Ireland, elle rappelle également le centenaire de la naissance d’un pionnier de Saint-Narcisse.
Né à Saint-Narcisse le 20 avril 1914, Adhémar est le 3e des 11 enfants de Émile Bélanger et Marie-Eugénie Gagné : Josaphat (1910–1972); Martial (1912–1980); Adhémar (1914–1987); Maurice (1916–1975); Gabrielle (1918–1943); Adéodat (1920–1995); Roland (1922–2010); Alphonse (1925–1936); Jeanne d’Arc (1925); Anita (1929); Lucienne (1931).

Adhémar a passé son enfance sur le lot 16 du rang 5 canton Macpès, lot acquis par son père dès 1901. Le 5 juillet 1944, Oscar Beaulieu ptre, bénit le mariage de Adhémar et Lucia Vignola, née le 20 août 1922, fille de Napoléon et Albertine Poirier. De cette union naissent 4 enfants : 1945 29 juillet Gaston (Pierret Pigeon); 1949 24 juillet Jacqueline (Gaston Noël); 1954 27 mai Gratien (Danielle Albert/ Sylvie Foucault); 1957 27 janvier Langis (Gaétane Thériault).

Vers l’âge de 8 ans, il tombe d’une charrette pleine de roches et une roue passe sur sa jambe gauche provoquant une blessure qui le fera souffrir toute sa vie. À ses débuts, malgré cette blessure, étant très habile de ses mains, Adhémar entreprend des travaux de charpentier- menuisier dans la région, construction de plusieurs granges et maisons dans le Haut-Pays; il se déplace avec sa moto munie d’une calèche latérale. Pour travailler, il doit porter continuellement un protecteur sur sa jambe. Il fait également des constructions à St-Narcisse dont sa résidence, en 1945 (où Lucia demeure toujours), la salle paroissiale de Trinité-des-Monts, plusieurs maisons résidentielles à Rimouski, agrandissement de l’église de St-Narcisse, école du rang 7 (déménagée ultérieurement pour former l’hôtel April, convertie en bloc à logements), différents chalets à St-Narcisse, des motels à l’hôtel Normandie et bien d’autres constructions. À cause de sa blessure, ses travaux sur la construction sont entrecoupés de périodes d’arrêt.

Au milieu des années ’60, dû toujours à cette jambe, et suite à une hospitalisation prolongée, Adhémar décide de prendre sa retraite de la construction. Il se bâtit alors un atelier à l’arrière de sa maison dans lequel il fabriquera jusqu’à la fin de sa vie : divers meubles, patentera des motoneiges (3), fabriquera des violons (il en a conçu au moins 10) sur lesquels il jouait merveilleusement bien.. Comme le rappelait Nazaire Hudon, ptre, lors de ses funérailles : «… je pense que notre ami aimait tellement la paix, la bonne entente, le bon accord qu’il allait même jusqu’à la fabrication de violons parfaitement accordés!» Il est capable également travailler le métal (la cabine de sa dernière motoneige baptisée Lunic était entièrement fabriquée en tôle d’acier avec coins arrondis). Sur son tour à fer, il fabrique des pièces autant pour lui que pour les autres.

Sous des dehors timides, se cache un homme cultivé. Adhémar est au courant de ce qui se passe à travers le monde car c’est un lecteur assidu de l’Action catholique et par la suite du So- leil qui lui est livré quotidiennement. Cet homme au sourire moqueur est d’une grande intériori- té et d’une belle sagesse.

Adhémar serait sûrement fier de ses 9 petits-enfants et de ses 15 arrière-petits-enfants et un 16e en route. Sont établis à Saint-Narcisse Gaston, Jacqueline, Steve, Mélanie Bélanger et Olivier Noël.

Adhémar est décédé le 7 janvier 1987, il avait 72 ans 8 mois. L’abbé Nazaire Hudon , dans son homélie lors des funérailles résume ses grandes qualités : «… on s’accorde à reconnaître ses nombreux talents, sa discrétion, son respect des autres, son humilité, son esprit inventif, un amoureux de la nature, de la création, de la beauté, de la musique…»