Né le 11 juin 1922, Roland a passé son enfance sur le lot 16 du rang 5 canton Macpès, lot acquis par son père dès 1901. Il travaille sur la ferme familiale et exécute différents travaux forestiers.

Le 1er novembre 1944, le curé Adélard Ouellet bénit le mariage de Roland et Irène Gagné, née le 12 février 1925. Et, fidèles à l'histoire, ils eurent beaucoup d'enfants. En effet, 12 enfants naissent de cette union : 30 janvier 1945 Lisette (Fernard Picard); 4 octobre 1947 Francine (Jean-Louis Gosselin); 8 février 1949 Laurence (Gaston Fortin); 23 février 1950 Hervé

(Carmen Ruest); 9 février 1951 Robert (Sylvie Ruest); 9 octobre 1953 Mario (Johanne Banville); 4 juillet 1955 Claudine (Bernard Desrosiers); 23 janvier 1958 Louise (Régis Ruest); 10 décembre 1960 Bernard (Jean Fioramare); 1er avril 1962 Dominique (Doris Sénéchal); 7 mars 1963 Martine (Mario Brisson); 6 décembre 1964 Marie-Claude (Clermont Proulx).

Roland exerce plusieurs métiers dont celui de chauffeur de camion et de mécanicien pendant plusieurs hivers sur la Côte Nord et, principalement, opérateur de bulldozer au service des agriculteurs de St-Narcisse et des paroisses environnantes. Il exercera ce dernier métier jusqu'à sa retraite progressive entre 1987 et 1989. Des tas de roches, il en a enfouis et des chemins, il en a construits. Plusieurs employeurs ont retenu ses services, entre autres, Price Brother, le Syndicat coopératif de transformation de St-Narcisse . Quand, l'hiver il n'allait pas dans le Nord, il devenait chauffeur de camions pour l'entretien des chemins d'hiver pour des contracteurs locaux (ex. Gosselin & frères Inc. Jean-Marie Thibault). Il fut aussi, pendant quelques hivers, opérateur de skidoozer pour l'entretien des pistes de motoneiges pour le Club sportif populaire du Bas-St-Laurent. Comme à peu près tous les hommes de l'époque, c'était un autodidacte. L'auto se brisait, on «gossait» dessus, la laveuse se brisait «on gossait» dessus. Nul besoin de vous dire que son bulldozer, Roland l'a démonté et remonté à maintes reprises, et ce, dans le garage du Bon Dieu. Les écoles de métiers étaient rares. On s'organisait avec les moyens du bord.

Comme la majorité de ses frères, il avait un côté inventif et disons-le «patenteux». Il a conçu une charrette équipée d'un «dompeur» particulièrement utile lors des travaux d’érochage ainsi qu'une brouette équipée de freins à l'avant pour entrer son bois de chauffage.

Une année passée au Sanatorium de Mont-Joli aura été une épreuve pénible qui eut pour effet de ralentir ses projets essentiellement l'hébergement de sa grande famille. Le couple déménagera 12 fois avant de s'établir définitivement dans leur propre maison en 1962 située au 54, rue de la Montagne à St-Narcisse.

Il ne faut pas oublier que Roland était aussi un excellent violoneux. Dès l'âge de dix ans, il commence à manier l'archet et à douze ans, il est sollicité pour faire danser ses concitoyens lors d'événements de tout genre. Ils manquaient rarement une veillée du samedi. Il y en a des gens qui ont aminci leurs semelles de souliers en dansant sur sa musique, et ce, jusqu'à ce qu'un événement malheureux mette fin à la passion qu'il avait pour le violon.

En effet, un jour, il tombe avec un bloc moteur dans les mains et se sectionne les tendons de la main gauche. Mal suivi, des séquelles importantes l'ont contraint à abandonner la musique. Fini le violon et bien d'autres choses qui demandent de la dextérité.

La lecture restera sa 2e plus grande passion. Le dictionnaire n'est jamais bien loin. Les capitales de tous les pays, il les savait toutes. Les entrecroisés (n'allez surtout pas lui dire qu'il faisait des mots mystères) et quelques émissions fétiches dont les Pierrafeu et les Belles Histoires des Pays d'en Haut, sont des séries qui occupaient agréablement son temps en période hivernale.

Roland serait sûrement fier de ses 12 petits-enfants et de ses 10 arrière-petits-enfants et un 11e en route. Deux des douze enfants de Roland et Irène sont toujours résidents de St-Narcisse, soit Hervé et Mario.

Roland est décédé le 7 juin 2010, il avait 88 ans. Il était prêt. Il repose au columbarium de Saint-Narcisse-de-Rimouski avec son épouse Irène Gagné, décédée le 8 janvier 2015 à l’âge de 89 ans et dix mois.