On ne peut parler d’Émile Gagnon sans faire référence à son père Hubert. En effet, un de nos premiers défricheurs est Hubert Gagnon, un rentier de 60 ans qui, en 1897, achète du bureau des Terres de la Couronne 9 lots de forêt vierge situés à 15 milles des dernières habitations de Ste-Blandine. Il consacre les 15 prochaines années de sa vie au défrichement de ces 900 acres au Fond d’Ormes dans le canton Duquesne. Il avait d’abord pris soin d’établir ses fils Adhémar, Eugène, Émile, Alfred, Jacques et Joseph .

Le fils de Hubert et Julie Parent, Émile, dès 1911 bâtit un moulin à scie sur le terrain derrière le 500 Duchénier (actuellement Marielle Martin). Cette scierie amena quelques familles à St-Narcisse ; Émile incita donc les gens de l’endroit, surtout ses employés et ses très nombreux amis, à participer à l’organisation d’une mission d’abord et d’une paroisse ensuite. Le développement rapide de la jeune mission nécessite bientôt l’érection d’une nouvelle école-chapelle. Alors est établie la toute première commission scolaire dont Émile est président. Par les soins d’Émile Gagnon, on construit en 1915 aux frais du gouvernement, cette école-chapelle qui sera affectée au culte et à l’enseignement. En octobre 1915, lors de l’inauguration solennelle, Émile et son épouse ouvrent toutes grandes les portes de leur demeure et offrent couvert et hospitalité durant les festivités.

En 1916, Émile voit sa scierie complètement détruite par les flammes. Courageux comme pas un, il procède à la reconstruction au cours de la même année mais cette fois derrière le 525 Duchénier (actuellement Charles Vaillancourt). Ce moulin d’une capacité de sciage de 25 000 pieds par jour donne de l’ouvrage à une trentaine d’hommes. C’est de ce succès qu’est surgi le développement de la localité; Émile s’y fixe définitivement avec sa famille.

En 1921, avec une corvée obligatoire, le contrat de construction de la première église est donné à Émile Gagnon, homme de confiance de l’endroit, qui fut aussi notre premier maire du 6 mars au 22 avril 1922; mais cet homme confiant en tout le monde se faisait voler parce que tous étaient maîtres chez lui. Chacun se servait à ses dépens, alors, ne pouvant supporter toutes ces dépenses, il est acculé à la faillite.

À la suite de son père, Émile a favorisé la formation de notre noyau paroissial et les habitants par la suite ont assuré le développement de Saint-Narcisse tel que nous le connaissons aujourd’hui.

Merci à nos valeureux pionniers.